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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 08:06

Les Noirs d’Amérique d‘origine Bantoue(et B.OBAMA )descendent-ils de la lignée judaïque ?

Jean-Pierre Luhata

 

 

Je ne voudrais rien revendiquer ni contester les affirmations que contient le doumentaire qui met en liaison les Noirs Bantous, Obama et les Juifs,tant que je ne l‘aurai pas encore écouté.J’ai eu personnellement de bonnes amitiés avec certains membres dans cette ethnie que je respecte pour les raisons justement de certaines ressemblances culturelles et historiques qui nous unissent.Toutefois,le point de vue que je me fais de leur origine et de nos histories respective,émane de mes modestes connaissances obtenues des recherches elaborates par certains africains au sujet de l’histoire de leur peuple et de l’humanité. L‘intention consisterait à ne menager aucune susceptibilité à priori ni pour les uns ni pour les autres.D’ailleurs,ce qui unit les hommes ne souffre d’aucune exception; alors que ce que combattent farouchement nos traditions est la division, surtout quand elle est entretenir par une minorité pour des fins socialement tragiques ! Cela étant, ce cadre d’analyse incite à soulever des questions non négligeables : les Noirs des Amériques ont-ils pour origine cumulativement monoethnique ? Les ancêtres Bantous,descendent-ils forcément de la lignée hébraïque ? La judaïté est-elle une race particulière existant depuis les temps immémoriaux ? Autour de ces questions que l’on voudrait centrer ces brèves réflexions,qui s’efforcent à éprouver les affirmations qui fait l’argumentaire de ce documentaire.La visée ultime consisterait à entrevoir des modalités susceptibles d’envisager un sens qui aille au-delà de sa lecture.Bref,il s’agit,par rapport au sens du débat,de questionner ce qu’en diraient les Noirs africains eux-mêmes ? Ainsi,je préfère laisser parler les auteurs de l’histoire négro-africaine de manière à assurer l’équilibre du dialogue constituant la modeste réflexion en présence.

1.Les Noirs sont-ils une race dérivée ?

L’intitulé du documentaire me paraît très sensible,voire provocateur comme pour ignorer les progrès scientifiques réalisés en matière préhistorique et paléontologique, tant en Occident sous l’égide de l’Unesco que parmi ses auteurs qui prennent sincèrement distance de préjugés des moments ethnologiques. Je voudrait signaler les oeuvres des auteurs africains, dont le savant C.A.Diop,E. Mveng etc.Dans plusieurs études,surtout,

Nation Nègre et culture.Paris,Présence africaine,1954,le Pr C.A.Diop cerne un enjeu historique important,par lequel il stipule le fait que l’Occident qui envoit des fusées dans l’espace,ne cesse,pour affirmer sa puissance culturelle,de financer des recherches dans le domaine archéologique pour déterrer un passé historique, pourtant,inexistant.Par ailleurs,il(le même Occident)recourt,dans cette même fin,à des modalités consistant à vieillir la Mésopotamie et rajeunir le passé historique d’Afrique noire,en particulier,l’Egypte Pharaonique(jumeller une double fausseté) en vue de prévaloir une certaine antériorité culturelle par rapport au reste de l’humanité. Surtout, dira le maître, les luttes entre les civilisations ne sont concentrées que du sous l‘angle culturel(Voir le documentaire C.A.Diop, Mwalimu wa Milele, Une série de conférences tenues à l’Université de Niamey(Niger) au début des années quatre-vingt…).

Certains grands historiens africains,depuis C.A.Diop,P.E.Mveng,avaient inversement soutenu que les Juifs et les Arabes sont des races métisées issues de l'union entre les Noirs et les Blancs.…Le premier auteur,sans cautionner les effets racistes ultérieurs qu’exploîtera politiquement Hittler,s’accordait à affirmer la thèse de la pureté du peuple germanique,dans la mesure ou les Allemands ne se sont pas mélangés avec d’autres races,compte tenu de la position géographique de ses frontières.Tandis qu’il n’en ait pas été ainsi pour d’autres peuples proches de vallée méditerranéenne

(Idem). Le P.Mveng s'en est allé loin dans ses recherhes théologiques,en affirmant,dans une de ses dernières publications,les origines noires du Judaïsme religieux.Moïse avait effectivement épousé une Négresse du nom de Putiel,sa seconde femme après sa séparation de la première,une Moabite,pour des raisons d’idolatrie paganiste.Moïse fut sévèrement reprimandé par YHW Eloïm,avant de conclure l’Alliance pour cette union désaprouvée. Moïse se serait initié au monothéisme négro-africain,aux traditions et valeurs culturelles de la civilisation égyptienne acquises, sous l’inspiration de milieux noirs de sa nouvelle épouse. Celle-ci sera perçue au regard de la tradition Koutchite comme la Reine de ce peuple..).Vraisemblablement,l’audace exègétique du P. Mveng manifestée,pourtant en toute objectivité,semble lui avoir attiré des ennuis,même si on ne pourrait les résumer en cet unique aspect,compte tenu de la liberté d'expression dont se prévalait ce grand fils d'Afrique de Palabre(E.Mveng,L’Afrique dans l’Eglise.Paroles d’un croyant,Paris, L’harmattan, 1984...)

Aujourd'hui,une autre exégèse paléontologique s’acharne à vouloir inscrire l'épopée B.Obama dans les origines judaïques,avec eux les Noirs Bantous d'Amérique(!). Serait-il une tentative recupérative de tout acte vertueusement héroïque comme d’inspiration hébraïque ? Je suis conscient de la bravoure de ce peuple,mais il s’agit de faire triompher la vérité historique et de ne pas surtout argumenter sur base des spéculations fortuites.Pourrait-on comparativement établir un parallélisme entre l'indignité chroniquement ici explicite d'Afrique noire à sortir quelquechose de bien,avec ce qui se disait sur Béthlém du temps de la naissance de Jésus-Christ,par rapport au choix prophétique de cette naissance perçu comme indigne aux yeux des Empires et Royautés de l’époque ? D’où la

paraphrase questionnant: d’Afrique noire quelquechose pourrait-il surgir de bon ? Je crains qu’on en dise autant de B.Obama,en raison de ses racines négro-africaines,soit qu’il ne pourrait,compte tenu de sa grande lucidité,provenir que de ce continent;car habituée à lire l’Afrique noire sous les prejugés défavorables comme illustration indigne de répondre à un tel défi. Des questions sous-jacentes se suivent du point de vue théologique,sur les raisons paganistes de la rupture de premiers noces de Moïse, ensuite le fait consécutif du choix d’une négresse, la colère divine abattue sur Aron et Myriam,pour avoir murmuré au sujet de cette nouvelle union,l’étendue de cette colère de YHW en vertu de la grogne faite au nom du beau-frère noir de Moïse.

2.

Quelle implication théologique de tel héritage ?

Trois principes précèdent l’Alliance, c‘est comme si la race noire représente une élection anticipée, dès lors que la païenne Moabite sera écartée pour céder la place à femme purement jugée comme préalable pour rendre le Prophète digne de conclure l’alliance avec son Seigneur ! D’où,celle ci sera scèllée par un processus fondé sur trois moments:

a) rupture avec le paganisme: séparation de Moïse avec l‘ancienne épouse

moabite,accusée de souillures paganistes;

b) l’union avec Putiel,la Négresse,selon l’ordre de Dieu: comme un choix

pour la pureté habile à conclure une alliance divine;

c) conclusion de l’Alliance: moment par excellence du verdict de l‘éligibilité, à

la suite de la nouvelle disposition de Moïse.

Ici, ce ne sont pas les noirs qui se sont prévalus de tel choix, mais de la souveraineté volonté supreme de l’Eternel YHW

(Lire P.E.Mveng, O.C pp. ).Un tel choix ne s’établit pas au hasard,le Noir n’est pas une race jugée insalubre au regard de Divin,il en est une espèce qui conditionne l’alliance de l’Eternel avec

L’ensemble de l’humanité créée. On est loin des allégations axées sur un protectionnisme des personnes aimantes,la colère divine se manifeste sous la forme d’une lèpre couvrant la peau d’Aron et de Myriam pour avoir aussi murmuré contre le beau frère de Moïse. On ne pourrait attribuer au jugement divin une déduction sentimentaliste. Il s’avère que cette alliance intègre le destin noir comme cohéritier de d’élection de la paternité divine. Le chatiment divin qu’aura frappé ceux qui ont voulu torpiller le plan divin est une corrective qui instruit sur la nature divine dont les jugements ne sont pas de commune mesure avec les vues humaines.

3.

Les faits historiques encore saillants pour qu’on puisse les oublier

Il est encore moins de mille ans que les navires prenaient les larges,chargés de ce qu’on s’est s’est complu à désigner,aux moments de conquête,par le bois d'ébènes,à partir des côtes de l’Ile de Gorée et celles de la Guinée en direction des Amériques.Les siècles sont écoulés,sans qu’on ait entendu parler du singulier rapprochement culturel entre le Judaïsme antique et les Bantous. Sauf,en matière des liens sociologiques que l’Exégèse biblique aura tendance à établir des

similarités entre la conception négro-africaine et celle asiatique ou l’on ne distingue pas les frères de cousins,en général.Au-delà de ces expressions identitaires,je crois qu’il ne soit pas honnête de lire en tout indice de prospérité réalisé dans l’actif des Noirs, comme d’émanation juive,en raison que les noirs en sont indignes;le cas de B.Obama pourrait,en filigrane,servir de parfaite illustration.

 

3.1.Les Bantous seraient-ils d’origine judaïque ?

est pas loin d‘assister à une affabulation qui s’improvise dans l’effort de convaincre que tous ces Noirs Américains(Bantous)seraient d’étroite descendance de la lignée hébraïque. Quels racourcis auraient-ils emprunté ? Surtout quel critère de sélection se prévalait-on ? Conscient qu’il ne s’agissait pas d’origines ethniques mais des raisons de la jeunesse seules. Le facteur de la jeunesse suffisait à répondre aux exigences du marché liées à l’efficacité par rapport aux travaux forcés qui les attendaient sur place.Il serait un peu complaisant de borner aux seuls Bantous la composante essentielle de masse d’esclaves des Amériques. Je ne perds pas aussi de vue qu’autrefois,on vendait aussi les esclaves à disposition,mais il serait peu convainquant que ces navires n’embarquassent à bord qu’une clientèle monoethnique,comme si les Bantous étaient la seule ethnie vouée à la servitude.Forcer une telle argumentation serait presque vrai pour y croire

(J. Ki-zerbo,L‘Histoire de l’Afrique noire au sud Sahara, Paris, Hatier, 1977(?)).
  
Au plan strictement scientifique,les combinaisons ne sauraient aboutir à la race puremment noire,à partir du teint quelque peu claire telle qu’est l’épiderme juif.Je suis conscient de l’existence des juifs noirs,résultante dérivée du métissage toujours ouvert de la diversité raciale. Une confusion s’empare des esprits quand il s’agit de l’identité juive,comme appartenance religieuse ou comme racialité(jus sanguineous),on peut le devenir ou on l’est par le sang comme descendance d’Abraham. Quant aux frères Afro-américains, ce n’est pas étonnant pour un peuple dont le quotidien affronte le drame d’annihilation anthropologique(une pertinente conceptualisation théorique de lecture mise au point avec pertinence par le P.E.Mveng sur la tragique condition de l’homme noir), d’envisager de lecture qui dépoussière, dans son passé historique,tout indice vecteur d’une éventuelle idée de grandeur susceptible de juguler un tant soit peu le sombre fardeau qu’inflige cette image humiliante. De telles allégations reçoivent une caution retentisante, car il n’ y a pas longtemps,la plupart dans le rang de ces frères s’estimaient provenir d’Egypte, pour soit peser sur la balance axiologique et atténuer ainsi la récente donne exclavagiste. En vertu de ces considérations, même si l’effort mérite les vibrants hommages,l’oeuvre de C.A.Diop s’est couronnée de succès dans les milieux noirs d’Amérique pour les révélations sur les exploîts de portée civilisationnelle,accomplis dans par le passé négro-égyptien antique.Les exhortations de ce grand historien ayant décomplexé les Noirs en gros, de sorte qu’elles ont élevé le Savant sénégalais dans la trempe d’une plus grande figure qui eut effectivement éveillé la conscience noire au xxe siècle. Dans la même foulée de cette perspective,se signale l‘album Remember Time de Michaël Jackson,reprenant en substance ce beau vieux temps de grandeur que l’homme noir a perdu. On y perçoit les célèbres acteurs tels qu’Eddy Murphy,au rôle de Pharaon avec Naomi Campbell,faisant figure d’une Reine de l’Egypte dynastique… En Amérique du sud,le racisme se vérifie aussi même parmi les pauvres,les anciens fils de peau rouge mêlés avec les Occidentaux,ignorant jusqu’au fait de leur commune misère. Ils se consolent la plupart de fois à discriminer les noirs sur base de degré de clarté épidermique.Ils sont conscients,mais ils perdent de vue le poids de l‘inhumanité que leur inflige le capitalisme américain et sa variante idéologique Néo-libérale.Les Noirs,qui ont souffert dans leur peau de cette discrimination superposée,en savent mieux que quiconque,ainsi rien ne surprendrait si dans leurs élites,telles lecture réhabilitatrice soit une manière qui renoue avec ce passé glorieux,qu’exaltent objectivement les recherches scientifiques,émises par C.A.Diop.La liberté est une valeur cardinale de l’anthropologie négro-africaine,elle avait ainsi inspiré le droit indistinctif à la parole, remontent au fondement de ses institutions impériales et royales du passé(C.A.Diop, O.C).

     Pour conclure,j’entends visionner le documentaire,m’empêchant ainsi de me perdre dans les conjectures,même s’il ne reste pas moins vrai que les doutes persistent à planer sur ces allégations que soulève l’intitulé du documentaire.Pourrait-on y lire,les ambitions non encore précisées,sans faire le scrupule,de contenir les potentialités de tout un peuple, une tentative délibérée d’une rétention de celles-là sous une lecture interne,(l’au-delà de la lecture)? Ce qui se lirait comme intention envisageant de violer cet imaginaire que dénonce fermement,celle que l’Afrique noire tient pour sa dame de fer tropicale,la malienne Aminada Traoré

(A lire son livre intitulé,Le Viol de l’imaginaire, Paris,«Actes du Sud et Fayard», 2002, 206 p.)! Ce réconforterait les dénonciations qui fustigent la confiscation de la Mémoire historique africaine,quand,comme je venais de le souligner plus haut,toute expression d’ingéniosité ou de grandeur(fierté),doive constamment se faire attribuer comme parraînage d’une culture extérieure.Je me douterais fort que le récit démente les faits historiquement établis.Le moment favoriserait de prendre à bras le corps la lutte acharnée pour libérer l’imaginaire négro-africain des effets aliénants érigés en système; cet acte s‘impose comme défi du moment appelé à lever de tout coeurs.

 

 

Jean-Pierre Luhata

Le 16.03.09

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