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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 10:05

Les étonnantes amitiés entre un serpent et une naïve pintade

(Fable tetela recueillie)

par

Jean-Pierre Luhata

 

Le serpent s’est lié par une curieuse amitié avec la pintade. Ils allaient chaque jour ensemble, chacun dans sa perspective en quête des gibiers et nourriture pour leur approvisionnement respectif. Si leur s activités divergeaient de nature, ils avaient, pour le moins en commun, le chemin de l’aller et le retour en partage.

Un jour par malheur, le chemin de leur retour qui traverse la savane herbeuse, est envahi par un incendie qui laisse peu de chance au libre passage. Ce feu menacerait en premier le serpent qui ne peut agir autrement que de ramper à même le sol avec tout le risque d’affronter les rages d’embrasement des flammes. La seule bouée de sauvetage qui s’offre au pauvre serpent consiste à recourir à la rescousse de la pintade, seule habile à voler de ses ailes sans crainte d’affronter l’offensive incendiaire de ces flammes, encore moins les effets de leur fumée.

Le serpent prend courage et supplie son parténaire quotidien la pintade de ne pas l’abandonner aux assauts tragiques des flammes. Surtout que comble de malheur, la journée n’ayant pas été favorable pour ce dernier, pour n‘avoir rien attrapé pour amener à son domicile.. D’un ton mélancolique, il insiste en vue d’obtenir grace de son amie:

 

- “Mon amie pintade, tu me connais depuis des années, aujourd’hui, je me trouve devant un danger face auquel, je ne pourrai avoir la vie sauve que moyennant ton précieux concours. Je t’en supplie, viens en mon aide, que je m’enroule autour de ton coup puisses-tu me tirer de cet imminent danger, je me delierai de toi aussitôt éloigné de cette redoutable offensive et reprendrai immédiatement après mon chemin en vue de regagner mon domicile“.

Estimant la réelle portée de menace que courrait son compagnon d’infortune, la pintade hésite, mais sous peine d’éprouver des remords en conscience à la perspective de laisser son ami sous les impitoyables ravages de feu; prise de compassion, elle concède d’assister celui-ci, en précisant:

 

- “ Mon cher serpent ! Tu as été toujours à mes cotés pendant nos trajets quotidiens, je ne peux te refuser ce service, dit-elle, laisse-toi enrouler autour de mon coup, on se séparera aussitot que le danger sera écarté pour chacun de nous deux“.

Sitôt dit, sitôt fait, les voilà qui servile, tout heureux, le serpent de voir que son amie la pintade lui tirer d’ennuis.La pintade qui s’envole lourdement sous le poids de son ami serpent, elle ne peut épargner son énergie en faveur de celui qu’elle se convainc de faire le héros.A mille pieds du danger, épuisée, elle attérit avec une heureux présomption d’avoir réussi le défi de sauvetage, elle demande au serpent de libérer son coup puissent ensemble reprendre leur chemin de retour. Le serpent semble ignorer délibéremement l’interpellation de l’autre qui insiste encore essouflée.. Peine perdue! Celui-ci reste attacher au coup de la pintade au point de donner l’impression que son hote plutôt que de la libérer, se déterminait à ressérer son noeud davantage opposent un fomel refus aux plaintives vocifération de son amie. La pintade tente vainement d‘attirer sa compassion, évoquant sa prompte gentillesse à laquelle il se doit la vie sauve. Cette fois-ci, le serpent prend courage et confirme son ambition malveillante, poussant l’ingratitude jusqu’à dévoîler celle-ci à la pauvre pintade:

- “Ma chère la pintade, comprends-moi, si je te libère, ajoute-t-il sadiquement, que devrai-je manger aujourd’hui ? Tu sais en ce jour que je n’ai rien capté, que devrai-je apporter à mes petits si je te libérais ? Ta présence m’est providentielle“.

Les tentatives de s’en débarrasser se sont avèrées vaînes pour la pintade, étranglée sous la prise du reptile qui n’aura pas hésiter à l’étouffer jusqu’à l’engloutir.

***

La leçon que degage cette fable instruit sur la nécessité quelques fois de la prudence sur la naïve sensibilité charitable sous peine de se transfomer en une perche tendue aux ennemis qui finissent par en abuser et établir un terrain favorable pour exercer la prédation. De manière corollaire, peut-on discerner sur le chantage fait sur les armes de destructions massives ? Faut-il y lire les dynamiques en présence qui fort de leur degré d’obscurantisme, oeuvrent à tranquiliser sous forme d’asceptisation qui, normalement, se donne à lire comme forces inhibitionnelles, en empêchant de juger et percevoir les erreurs qu’occulte la capacité de mettre le doigt sur les contradictions que recèlent les lieux du pouvoir !

Jean-Pierre Luhata

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