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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 07:07

Servitude des noirs est-elle consécutive à l'ignorance viscérale du fait de déficits de lecture ?

Jean-Pierre Luhata

0.Liminaires

Ce débat éveille les passions qu'il convient de discuter certaines affirmations soulevées en raison d'une restriction intentionnelle qu'elle récèle quant aux voeux à peine voilés de déplacer le noyau de responsabilité sur l'ignorance noire; celle à la quelle remonte, paraît-il, la racine de sa servitude perpétuelle. Il faut préciser combien cette servitude profite à l'homme blanc. On n'est pas loin de l'image courante qui fait du noir, tel un roi nègre :

" qui n'a aucun contrôle ni sur lui-même

ni sur son sol, encore moins sur son sous-sol... " .

Ce portrait met en relief la résurgence du postulat d'une vieille image de l'irresponsabilité noire en vue de justifier les raisons qui maintiennent ce peuple dans la condition servile. A travers ces lignes, je voudrais prendre conscience de cette intention sour noise, en y réfléchissant critiquement en vue d'indiquer les reliefs de cette opinion qu'on ne pourrait réduire à un dogme de foi. Il y a lieu de redimensionner substantiellement la portée des affirmations inhérentes à leur juste proportion. Car, il s'avère que les controversées sentences n'expriment que le point de vue d'un individu(ou d'un groupe)plutôt qu'elle ne prétendrait faire figure d'une doctrine indéfectible. Ainsi les affirmations en présence devront-elles être scrutées minitieusement en vue d'en démystifier les allures du contenu quasi axiomatique et les apprécier à leur juste valeur ? Je présume que les doutes sont permis de soutenir que ce n'est pas la lecture qui est déficitaire dans l'esprit du noir, mais bien l'inaptitude constante à capitaliser ces lectures et à en dégager les initiatives libératrices à vocation collective, depuis que cette race est en proie aux frustrations pluriséculaires...Ma lecture envisage de livrer un combat sous un cadre théorique de l'anthropologie praxéologique, dénuée de toute complaisance(laquelle on évalue la pertinence de concepts en vue de fonder argumentativement leur cohérente).D'ou ce texte se structure sur trois principaux moments: le premier purement liminaire, discute théoriquement les notions qui entrent en compte pour mieux cerner la problématique: le conflit des traditions, le problème de l'identité, du manque de sens de l'histoire et du laxisme de l'élite noire, la récusation interpellante de l'éthique noire, et une brêve replique théorique aux cris idéologiques de la satire fustigeant le déficit des lectures du noir. Sa lecture est réflexivo-critique de la thèse essentielle de cet auteur. Mieux, les noirs ne seraient-ils pas plutôt au devant d'un autre défi, celui de dégager des lectures un espace vital plus libérateur pour la multitude, plus qu'il ne s'agirait de simples lectures.

  Entreprendre de mener à bien cette réflexion suppose mettre face à face la tradition occidentale et celle négro-africaine, de manière à mieux cerner les présupposés qui fondent les positions de l'auteur de cette satire adressée aux noirs. Le moment d'opposer la dialectique irréductible entre la rationalité comme d'apanage hellénique et l'émotivité, trait africain, est révolu environ déjà trois décennies avant la brutale disparition de L.Sedar Senghor, l'auteur de cette controversée pensée. Les détracteurs de ce chantre de la Négritude ont eu le mérite de déduire la raison comme faculté inhérente à tout être humain, malgré l'usage avancé de cette faculté dans les traditions écrites de l'Occident. Une autre génération d'élite a soutenu la déclaustration de la raison de son support textuel, l'étendant dans les manières orales qui ont des valeurs identiques en fonction de la réglementation spécifique. La pertinence d'une telle précision s'avère utile, tant que dans cette mentalité occidentale, l'on persiste à faire remonter l'humanité à la tradition archivistique. Ce qui pourrait faire éclater un sourire, s'il faut inscrire le reste des traditions dans la catégorie préhistorique, faute d'écriture, retenue ici comme critère du départ en vue de décoller vers cette humanité d'inspiration occidentale. L'on comprend l'enjeu de cette présomption. Elle recentre les pratiques qui renforcent les points qui avantagent l'Occident, au détriment d'autres civilisations, dépourvues de cette condition de manière à servir de prétexte pour taxer celles-ci de retardées. Seulement l'imposition de la tradition écrite a circonscrit la simple dépréciation de nos références culturelles au profit du nouveau, de l'écrit. Ce constat éclaire significativement la pensée, à propos de nos traditions, qui métaphorise la disparition d'un vieillard à l'incendie d'une bibliothèque. Dans la ligne de facteurs qui auront motivé le fourvoiement de ce continent, se signalent aussi les persécutions auxquelles s'étaient exposé les détenteurs de savoirs pratique(savoir-faire)(les féticheurs et forgerons) par les deux piliers du zèle de la mission chrétienne au moment colonial, dont le catéchisme et l'instruction scolaire. Deux ustensiles qui ont servi efficacement à secouer les derniers retranchements de la culture africaine, une opération que les anthropologues identifient par table rase, susceptible de faire flotter la personnalité négro-africaine en vue de l'opprimer.

0.2.Quelle élite pour quelle Afrique noire ?

L'élite est cette couche sociale la plus vulnérable, plus affectée par ce syndrome de la nouveauté qu'enseigne la culture dominante(). Elle est/était préparée à relayer l'occupant, ainsi, elle ne peut regarder nos valeurs culturelles que de manière condescendante. Une chose reste certaine, c'est que par rapport à notre culture, cette classe n'y comprend presque pas grand-chose, car son cadre de référence d'appréciation de celle-ci, se fonde sur les ouvrages ethnologiques dont le contenu est péjoratif.La meilleure façon d'évaluer le déluge épistolaire du début de xxe sicècle élaboré par les ethnologues sur nos milieux consiste d'abord à comprendre l'homme, l'époque en vue de mieux approcher l'oeuvre. Cette littérature ethnologique financée au coeur des explorations par les souverains monarques européens, du début du xxie siècle, ne visait mieux qu'à caricaturer l'image du Nègre africain de manière à justifier son statut sauvage et ainsi renforcer la conviction qui légitime les missions de frustration dite civilisatrices. La violence sera au centre de la prospérité capitaliste, tout pour mobiliser l'énergie des autochtones et en spolier les richesses dont ce dernier est présumé ignorer l'usage. Le drame de l'environnement envahi par les fauves, repousse l'idée d'une juste pertinence de valeurs et traditions africaines au sud Sahara. La faiblesse de la première génération intellectuelle noire s'inscrit dans l'ancrage aux détails ethnologiques sur leurs traditions auquel ils s'accrochent comme à un socle de sauvetage(Les critiques de JM Ela sur les sources de la Négritude du temps de douleur de séparation...). A regarder de près, les nombreux clichés qui prétendent définir l'homme noir, procèdent des missions et explorations européennes, auxquelles on devra aussi les divisions ethniques et conflits tribaux dont les séquelles sont encore vivantes jusque de nos jours. Pourtant, ces ethnies se sont autrefois cotoyées plusieurs siècles avant l'homme blanc. Comment expliquer la disparition de ces liens de réciprocité, au point de s'établir en ennemis jurés, si ce n'est sous cette macabre impulsion ! On sait la fameuse expression de divide ut imperat. Du poids de cette influence découlera l'automépris du noir, regardant avec condescendence ses valeurs...pourtant, elles (valeurs)devraient lui servir de matrice d'inspiration pour amorcer les exigences de la modernité que lui lance le temps. Le génie nippone sert d'exemple indéniable, dès lors qu'il a su inscrire dans sa tradition culturelle la dynamique de sa prospérité techno-scientifique empruntée à l'Occident, sans trop s'aliéner.

0.3.Identité ?

Aborder la question de l'identité devient complexe à cause de plusieurs enjeux qui tendent à dépasser les frontières géographiques et raciales. Cette difficulté est sensible pour le moment dans tous les lieux. La question) y afférente implique quelques difficultés tant en Afrique que dans ses structures sociales de de sa diaspora.

3.1. Difficultés en Afrique même

La question de l'identité a attiré, non sans difficulté, l'attention de certains penseurs pendant les journées africaines organisées à Kinshasa en avril 1985 sous le patronat de la Fondation universitaire du Zaïre que dirigeait Mgr T.Tshibangu. Le titre du colloque l'Afrique et son avenir, sera remplacé séance tenante par l'intitulé l'Afrique et son devenir sous l'emprise de C.A.Diop. Cet illustre historien voulait-il exhorter à faire des Africains les sujets historiques de leur destin, pièce maîtresse de leur propre histoire, sans subir leur avenir au même sens d'une fatalité comme si cette tâche devait revenir aux autres peuples, hors de leur bienveillante claire vision ? Pendant ce colloque, le penseur F.EBoussi eut à nous entretenir lucidement sur la complexité de parler d'Afrique ou du noir, en prenant soin de souligner une pluralité de catégorie d'africains à cause d'adoption ou de naturalisation. Cela, disait-il, rend bien embarrassant d'aborder la question dans des conditions actuelles faute de critère précis qui distingue qui est africain de qui ne l'est pas. Deux cas pourraient aider à mesurer cette difficulté et servir à illustrer la pertinence de cette réalité identitaire en pleine mutation : un kenyan d'origine britannique, leader d'un parti politique influent, prétend briguer un mandat présidentiel de ce pays. Ensuite, les Libanais en grand nombre au Sénégal et au Zaïre, faisaient acte de présence au moment électoral, en brandissant les affiches qui déclarent soutenir le Maréchal, pour s'en tenir au second cas, à cent pour cent.

3.2. Le cas des Afro-Américains

A quelques exceptions près et malgré la similitude des épidermes, la plupart d'afro-américains ne s'identifient pas à la cause négro-africaine. Les slogans de désignation d'afro-américains sont eux-mêmes d'une telle ambiguïté sémantique qu'ils motivent par moment une relative fierté ou ailleurs, ils servent d'étiquette de discrimination. Ce qui pourrait se justifier, dans ce sens qu'à propos de blancs, on ne dirait pas d'euro-américains... Je ne voudrais pas mêler sous ce critère tous les noirs américains, dont certains, quoique minoritaires sont (furent) plus sensibles à la cause noire que ne sont certains africains : les Oprah, Mohamed Ali, Malcom X, Spike Le, Steve Wonder...Ces grands personnages se sont illustrés par leur engagement pour la cause africaine(Oprah et l'Afrique du Sud), l'attachement identitaire de Mohamed Ali pour l'Afrique noir, pendant le combat du siècle, à lire dans son ouvrage intitulé Le plus grand; Macom X qui avait condamné fermement l'assassinant de P.Lumumba, en désignant Tchombé par l'Oncle Sam, dans ses Discours, Spike Lee, est ce cinéaste qui a éveillé la conscience afro-américaine, au travers de son oeuvre dramatique, et enfin pour souligner son attachement à sa mère patrie, Steve Wonder rehausse de sa présence les occasions spéciales qui honorent l'Afrique, tel l'anniversaire de l'ancien Président N.Mandela. Cet événement fut la mieux médiatisé par toutes les presses audio-visuelle et radiofusées.(Cfr les émissions constantes de la RdI de la Radio-Canada, 1998). Certes que l'argument de l'aliénation infantilisant à la suite de presque cinq siècles de domination explique, en substrat, cette absence de fierté d'affirmer son identité noire dans bien des esprits. Les en voudra-t-on ? Nullement ! Il n'est point facile d'effacer les séquelles de domination dans les esprits d'un peuple en proie aux vexations dans son quotidien. Mais il persiste une difficulté à parler de la race dans des conditions qui défient les identités particulières en raison de la phagocytose de la mondialisation. Il faut avouer que les contours de l'identité à caractère épidermique s'avèrent échaper de plus en plus aux graphiques de certitude, parce que devenant davantage mouvants, car certaines minorités noires maîtrisent les arcanes des lieux décisionnels qui participent de la marche actuelle de l'univers, sans égard pour le sort de leurs frères de race. A mon sens, ce n'est pas la peau qui rend une personne intelligente/stupide, mais les personnes dotées de conditions socio-économiques et une détermination particulières (environnement favorable)font preuve d'intelligence ici et de stupidité là.

3.3. La vanité d'une culture de violence dévastatrice

Que la race blanche ait approfondi la techno-science à des fins de la violence (destructrices)ne lui confère pas nécessairement les gerbes de fleurs en guise de grande l'intelligence. La montée des mouvements de l'écologisme radical au sein du même Occident indique combien une nouvelle conscience est entrain de naître face à la banalisation du mal, caractéristique de l'actuelle manière d'entrer en rapport avec ce précieux phénomène qu'est la vie. La dialectique de l'Axe de Bien s'annule dans sa présomption de s'ériger en instance attitrée d'arbitrage

de vecteur de valeur ou encore d'attribution de vérité, devant les contradictions imbues de violence explicites, au point de succomber, lui aussi, dans la barbarie généralisée qu'elle (dialectique) récuse (l'axe de Mal). Il convient de s'arrêter sur quel genre de projet de société que l'actuelle tendance civilisatrice qui, au nom de l'efficacité productiviste, doit sacrifier le langage de la raison qui, pourtant, exhorte à mener une vie qualitativement sereine. Le drame est que le reste de l'humanité devient de plus en plus lourd à contrer irrésistiblement sa montée

fulgurante qui embarque tout le monde vers l'avidité de tout avoir, toujours plus et réussir seul. Qu'il n'en déplaise aux adeptes de R.Aron, pour qui la force de la culture doit se mesurer à l'aune de seul progrès de son industrie militaire, donc de créer sa sécurité (R.Aron, L'anthologie du xxe siècle). Mais pourquoi cette culture n'irait-elle pas en guerre contre les désastres écologiques qui menacent la sécurité de son people, s'ils n'en déciment pas par des centaines des milliers chaque année ? Pourquoi cette hantise ne ferait-elle pas prévaloir les précautions d'ordre socio-sanitaire à la perspective d'éventuelles épidémies ? La grandeur d'un Etat ne devrait pas se mesurer sur sa capacité de se défendre, non seulement sur la pointe du fusil, mais elle intégrerait aussi, comme pièce maîtresse, la qualité de la dimension sociale évoquée. L'état actuel des choses ferait prévaloir, sans crainte d'être contredit, que les structures de force du Mal et du bien soient en relation dialogique, plutôt qu'elles ne s'opposent dialectiquement. Cette mise au point, saisie ailleurs comme espèce d'hérésie refusera de juxtaposer radicalement les notions du mal radical, à celles du bien radical, sans céder à la complaisance. Car, l'on ne saurait concevoir un bien sans moindre mal et ainsi vice versa.

S'il faut revoir les différentes expressions de l'ignorance dans les couches sociales de l'Occident, y compris dans la jeunesse, l'ignorance risquerait d'être en recrudescence, élargissant ses frontières, si l'allure de la privatisation irréversible de l'enseignement se maintenait. Une anecdote rappelle l'étonnement d'un blanc américain, au vu d'un noir fraîchement arrivé d'Afrique, capable de maîtriser efficacement une caisse appuyée sur un ordinateur. Il ne pouvait qu'en être marqué énormement, car, à son avis, il y a bien des américains, pourtant nés sur place dans ce pays, qui ne pourraient y arriver, peut-être, faute de formation requise. Dans ce sens d'ailleurs, les impressions avertissent un sombre avenir en Occident en raison des interactions étroites entre le pouvoir politique et la violence entretenue par l'obscurantisme de certaines tendances politiques, tout déterminées à empirer, voire perpétuer cet état de choses. Le pouvoir démocratique ne devient qu'une configuration formaliste en guise des éclusiers normatifs que matérialise l'usage des urnes, peu importe les pratiques diffuses de pressions ou de manigances en coulisse; celles-ci sont enclines à décourager les leaders plus compétents, souvent épris du désir de servir le peuple. D'où, certains esprits estiment qu'on entrait dans l'ère de la démission de l'intelligence au profit de bruts. Ce revirement que désigne I.Ramonet par nouvelle expression de Goulad, défie les prétentions d'une modernité (non libératrice) plutôt frustrante pour les dits artisans du dérangement. Il se demande si l'on ne tendait pas vers la résurgence du totalitarisme (I.Ramonet,«Tortures«,dans Le monde diplomatique, décembre 2005.P.1) ! Cette impression est partagée presque substantiellement par la plupart des savants et penseurs, qui ne sauraient démentir ces propos. A l'allure où vont les choses, le plus recommandable serait plutôt de parler de plusieurs catégories de blancs ; comme il en est autant de noirs, à cause de cette montée cumulative de l'ignorance, faute d'esprit critique, nonobstant le déferlement médiatique en vigueur. Pour terminer à propos de l'intelligence, en Afrique-noire, la médiocrité politique de Mobutu, ne l'en avait pas empêché de figurer parmi les Chefs d'Etat les plus intelligents du dernier siècle. L'on ne pouvait lui nier l'excellence du point de vue diplomatique don't la souplesse s'est affirmée dans l'équilibre qu'il savait établir dans les liens tant avec Israel qu'avec les pays arabes.Malgré la sympathie qu'éprouvait la Chine pour les insurgés à son régime d'inféodation capitaliste en période post-coloniale, celui-ci parviendra à établir de fructueux liens de coopération avec cet Etat communiste sous Mao Tsé Toung, dont les indices d'amitié seront scellés à travers l'édification de Palais du Peuple et le jardin de la Nsele...Les témoignages de tous les corps diplomatiques accrédités à Kinshasa depuis les indépendances jusqu'à sa chute du pouvoir, confirment ce sens. Le documentaire du belge M.Thierry, Mobutu le roi du Zaire(2000), reprend ces témoignages recueillis auprès de ces différents personnages. Il s'avère utile de nuancer la distorsion entre l'intelligence et les vertus pratiques qui concourent à la viabilité de l'espace social, cette distorsion s'observe de manière extensible à toute l'élite noire, à savoir, que la racine du mal qui affecte la condition noire doit être située hors de la déficience intellectuelle, mais à partir de l'inconsistance de celle-ci devant les choix radicaux (médiocrité morale) qui engagent la destinée collective. Le poids de l'effondrement moral et axiologique est à prendre en compte s'il faut cerner le malaise qui veut que le seul critère intellectuel suffise à rendre digne de représentativité. Quel genre d'élite représente l'Afrique noire ? A observer nos réalités de près, on dirait que l'on n'a pas le sens de l'histoire quand on recycle les leaders en déficit de crédibilité et de valeurs par connivence ou interférence d'intérêts privés. On ne sait pas trancher en vertu de la compromission complaisante, remettant en cause et les compétences de l'élite même et les implications désastreuses pour la destinée noire en général.

0.4. Le manque de sens de l'histoire et la mollesse de l'élite noire

De la lecture de la préface de l'ouvrage de J.Ki-zerbo, intitulé : l'Afrique noire sous le Sahara, l'auteur cite la célèbre phrase qui tient lieu du testament de P.Lumumba, dans la dernière correspondance de celui-ci à son épouse:

" L'Afrique écrira un jour son histoire, non celle

qu'on enseigne à Paris ou à Washington ..."

(J.Ki-zerbo, L'Afrique noire au sud Sahara, Paris, Hatier, 1978 ?).

L'oppression est une tragédie qui a marqué l'imaginaire de l'homme négro-africain, surtout que l'audace, en réalité, le courage de certains leaders qui ont cru conduire la destinée de leurs peuples sur les mêmes critères que déclame l'Occident, s'est vite réprimée par le pouvoir conquérant; celui-ci parviendra jusqu'en ostraciser l'aura attractive. Une telle réaction était prévisible s'il faut éviter de devoir affronter cette résistance sous un nouvel épisode, dans l'éventualité où la jeunesse s'en servait de modèle à reproduire. Mais la peur aura, à cet effet, imprimé ses germes dans l'esprit de la même jeunesse telle une sorte d'accablante pesanteur ; ce qui explique en conséquence l'inclination de son élite à opter pour des coopérations (assimilation) qui garantissent les prébendes, au détriment de la population. Cette tendance finira par rendre inhibitoire le réflexe de résistance aux effets de la frustration. La leçon avait porté ses fruits, la plupart de dictateurs s'en sont servie d'exemple pour regner dans la paisible tranquillité de type de cimetière. De nos jours, même les leaders que l'on croit lucides, tels que les Mbeki, Abansanjo, estiment inscrire les positions dans la ligne du maître pour s'assurer d'être en bonne voie. Les positions que fustigent J.Ki-zerbo et F.Eboussi, qui les dénoncent, sans restriction, comme piégées quand elles (projet de NEPAD entre autres) reprennent les conclusions internationales comme horizon de légitimation. V.Y Mudimbe avait pris part à ces assises, mais ses exhortations à la jeune élite d'exceller à titre gratuit pour la cause du continent, se sont tournées vers la propagande de la mondialisation néo-libérale que je les trouve fades à mon goût (Les Actes du colloque organisé par les Oblats de Kintambo à Kinshasa, intitulé : La Traversée du désert, 2003). Mes analyses sont dénuées de tendresse et ainsi fustige autant le controversé auteur américain de ce message que l'élite africaine; celle-ci est contestée en raison de sa mollesse à défendre les intérêts de son peuple, son manque d'efficacité à gérer les affaires à vocation collective... Cette élite ayant émoussé l'offensive du pouvoir de sa plume, se trouve noyer dans les vagues onduleuses de la débrouille, échappant, à peine, au tiraillement que lui impose sa double inféodation au mieux offrant : soit à l'impérialisme et à ses satellites (dictatures locales). Ainsi s'affirme-t-elle plus habile à reproduire servilement les travers de l'Occident, vu son inclination à ravaler, mieux à percevoir de manière folklorique les trésors de son terroir! Est-elle, elle-même, dépréciée par son homologue occidental qui la considère comme : espèce mythique ; race invisible, absente à l'endroit attendu; inapte à faire autorité faute de son implication comme témoin, le sens de martyr : (Jean-Pierre Luhata, «Les politiques socio-économiques du Congo-Kinshasa. Perspectives d'afro-renaissance», octobre 2004(inédit).Notre part de responsabilité dans les allégations de l'auteur du message n'est pas moindre, si nos élites paraissent submersibles devant leurs devoirs d'Etat, pillant, à la manière des étrangers, notre patrimoine commun. Comment s'étonner qu'on ait perdu du poids au plan international devant la démission massive de nos classes élitaires dont l'agir vise à reproduire les structures qui garantissent les courbettes et prébendes corrélatives ?

0.5. Une émulation à agir (l'éthique noire en cause) ?

De toute manière, ce qui demeure en cause est visiblement, non certes nos grandes capacités d'écrire ou de parler dans ou les langues de Shakespeare et de Voltaire, mais le grand défi consiste à agir autrement en vue de corriger les errements logiques et moraux qui traduisent notre médiocrité dans nos manières de gérer nos liens avec la propriété commune. Mais, il importe de receuillir de pressante manière, les sentences de l'auteur pour mieux en ressortir l'opinion négative(afropessimisme), en me gardant d'approfondir les commentaires dans l'avenir :

" Les noirs ne lisent pas, ils resteront nos esclaves" ;

Regardez les méthodes actuelles de maintien

dans l'esclavage qu'ils s'imposent eux-mêmes"

S'il faut garder un secret à ce peuple,

couchez-le par écrit »!

0.5. Fondements (épistémologiques) de l'idéologie de la servitude du noir et sa réplique

corollaire

Les griefs portés contre les noirs posent un seul chef d'accusation, son manque de culture intellctuelle, traduit son instinct de sauvagerie qui lui retourne reversiblement sous forme d'autoservitude. Quelles sont les fondements épistémologiques qui semblent garantir leur présumée légitimation à telles allégations ? Cette lecture sera une interprêtation des arguments historiques, anthropologiques, théologiques, économiques et juridiques, ils seront mis à l'épreuve d'une confrontation objective...

5.1. La servitude noire dans l'histoire

Les ouvrages traitant de la condition servile du noir dans l'histoire sont légion, mais loin de disparaitre dans le déluge de plusieurs séries de publications en cette passionnante matière, je voudrais retenir un seul, non pour son contenu indiscutable, mais en raison d'illustrations précises axées sur les chiffres et les dates. Son choix s'impose par le motif de ses conclusions provocatrices, appelant les vives réactions. Il s'agit de la « Traite négrière : les détournements de l'histoire » d'Olivier Petre-Grenouilleau. Les lignes suivantes recueille la pensée essentielle de l'ouvrage :

"Au mythe d'esclaves razziés par les Européens

doit se substituer l'idée d'un commerce entre

négriers occidentaux, orientaux et noirs,

chacun cherchant à trafiquer au mieux de ses intérêts ".

Les extraits les plus systématiques retenus sont repris

dans ceci qu'ils présentent un avantage de fournir

les chiffres liés à l'esclavagisme et les motifs qui

en fondent son absurde pratique dans le monde

négro-africain dans leur historicité.

Il y a les motifs quadripolaires qui fondent

les préjugés par lesquels s'est expliquée dans

l'opinion occidentale la pratique exclavagiste.»

5.2. La Théologie

La base religieuse a donné une caution spirituelle à la traite négrière, telle qu'on le verra un peu loin. Le noir était dit porteur de la souillure de malédiction qui date depuis Cham, un ancêtre duquel se déduit fallacieusement l'origine de cette tare collée sur la race noire. Cette condition maléfique avait justifié les sévices et tortures comme argument purificateur pour, non seulement, racheter l'humanité dans le noir, mais aussi de lui procurer une âme en vue du salut dans l'au-delà. Ici peu importait la dimension eschatologique de l'instant qui perçoit au travers des signes de justice dans l'immanent,(...si vous faites ces choses, le Royaume des Cieux est parmi vous !)les indices révélateurs de la présence du règne de Dieu dans l'histoire.Cette contradiction n'avait pas attiré la moindre attention des tenants de cette contre vérité.

5.3. L'Anthropologie

La conception de l'Occident sur le noir réduit celui-ci dans la catégorie d'être/chose dont les raisons d'existence s'épuisent dans la "servitude", car il faut en nier les attributs de l'humanité pour le reléguer dans le rang des bêtes utiles à la production pour le compte de celui-là(Occident). Cette vision négatrice s'est affirmée surtout dans les pratiques juridiques qui ne pouvaient reconnaître dans le noir (le statut) la dignité du sujet, porteur des prérogatives juridiques, dont celles politiques telles que: l'éligibilité et le droit de votation. Ce qui a expliqué l'exaspération de cette dérive dans l'Apartheid sud-africaine, car pour cette idéologie ignoble, la politique et le droit, étaient un luxe impropre au noir. Autrement dit, seul au blanc afrikaner revenait les honneurs d'organiser un Etat ajusté à la taille de sa seule sentence arbitrale. Cette conception que l'Occident conquérant se faisait, jusqu'il y a peu du noir, servait à en réduire le destin dans loin d'une destinée assumée dans les carcans d'une condition de servitude. Ce qui une excuse pour fermer les yeux devant la témérité de cette condition sur la simple raison de la suprématie de la civilisation de la race blanche...

5.4. L'Economie

Depuis Platon, la distance entre le nègre et l'esclave n'est que d'une pouce ; telle conception est déductible logiquement de la vue anthropologique à peine soulignée. Le noir, dans cette optique ne pouvait servir que d'instrument à des « fins productivistes ». Aujourd'hui encore, n'est-ce pas la division internationale du travail semble attribuer au Tiers-monde (le cas d'Afrique noire)un rôle producteur à l'indifférence des bailleurs des fonds qui n'entendent pas envisager d'améliorer le sort parce que, surtout l'Afrique noire, considérée comme une vache laitière à dégraisser sans cesse ? Ce continent s'épuise dans les productions à visée exportative que lui imposent les institutions internationales, pour que mobilisant les dévices, les pays surendettés parviennent à rembourser les intérêts accumulés de la dette nationale. Pourtant, celle-ci n'avait nullement été investie pour répondre aux pressants besoins du peuple, s'il faut considérer la constante récusation d'un organe tel que le Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-monde(CADTM).

Il y a et surtout lui, l'aspect juridique qui a le plus servi à annihiler le noir, car il fallait enchâsser dans un cadre juridique pour assigner un statut permanent au nègre compte tenue de sa nature impropre au statut du sujet juridique, tel qu'on a eu à l'expliquer ci-haut. Donc, dénué de tout droit, politique, économique et juridique, le noir est réductiblement bon pour une morale guerrière, un être en proie aux agitations troublantes, aux querelles avenues à issue génocidaire dont les prébendes profitent aux tireurs des ficelles sont souvent hors d'Afrique.

Conjointement, on peut y ajouter, à l'avantage de l'auteur, l'argument d'origine philosophique, j'allais dire civilisatrice, qui perçoit dans le noir un être hors de l'histoire. Les auteurs respectables de l'Europe ainsi comme Hegel et Levy-Bruhll en ont dit beaucoup sur le prélogisme et le vide historique en Afrique...A ces motifs que l'on doit, aux avis de l'auteur, les données historiques qui retracent la Traite noire dans ses grands moments :

a) de 1450-1867 : 11 millions d'esclaves noirs déportés ;

b) 650-1720 : 17 millions des noirs déportés vers l'Orient ;

c) enfin avec la colonisation on pouvait compter dans

les 14 millions d'esclaves internes...

A ces chiffres, l'on ne pourrait oublier d'autres victimes péries en plein moment de la traversée ultratlantique dont le corps furent brutalement jetés, il parait vraisemblablement que le nombre soit équivalant proportionnellement à celui de ceux qui ont résisté jusqu'à destination. L'on ne pourrait nier que les élites africaines soient en partie responsables de nouvelles formes d'esclavage que vit son peuple encore aujourd'hui. D'aucuns ont intérêt à perpétuer la misère dont celui-ci est victime, cependant, une question qui émerge à l'horizon(la surface), consiste à savoir: qui des noirs et blancs a le plus profité de ce fameux commerce triangulaire ? Et les protagonistes avaient-ils le même statut pour négocier sereinement leurs affaires, sans une moindre contrainte de leurs clients(sic)européens ? L'Occident, la machine à fabriquer les idéologies, peut-il se laver les mains devant des violations flagrantes de droits de l'homme qu'il a initiées en Afrique noire ? Cette tendance risquerait entretenir la confusion s'il faut transférer la responsabilité sur les chefs traditionnels(roitelets)noirs, les élèvant sur le même diapason que les artisans de la Traite coloniale avec pratiques corollaires ? S'il en est ainsi, à qui ce commerce avait-il réellement profité ? Si l'Afrique y est partie intégrante, mais pourquoi est-elle sortie littéralement affaiblie de ce moment vexatoire orchestré sous l'emprise de ces conquérants ? Il faut être naïf pour se convaincre de ces allégations. Je pense qu'il convient de lire la réaction de l'élite noire sous le cliché de domination, de l'aliénation qui infantilise même les porteurs de sciences et compétences, qui souvent dans la quête de la survie, cherchent à s'inféoder à la logique du pouvoir dominant, sans se remettre radicalement en cause. Ce motif pourrait assouplir la rigueur sur les responsabilités internes des élites, elles-mêmes en position d'asservissement, vecteur de la claustration de l'imaginaire qui en empêche de s'établir en véritables sujets de leur histoire et arbitres de leur destinée.

Donc, historiquement, l'Afrique noire, moins qu'un actif complice de la tragédie de la Traite, devrait être perçue par le bourreau, ici, l'Occident, comme victime. En réalité,l'Afrique n'a pas besoin d'adopter les manières victimaires par rapport à celui-ci, car, un oeil lucide suffirait à s'apercevoir de manœuvres cherchant à culpabiliser, comme dirait P. Mveng, la partie qui devrait être réhabilitée dans sa dignité d'homme au terme du dédommagement exemplaire. Toutefois, si le continent noir doit attendre de l'Occident cette réhabilitation, elle pourrait l'attendre longtemps, elle devrait plutôt s'assigner pour devoir sa capacité autoréhabilitatrice en refusant, dans l'avenir, de se compromettre dans pareilles aventures, dont le prix lui est chèrement élèvé. L'Occident, pour masquer les pages sombres de sa sauvagerie, aura recouru à la falsification de l'histoire en vue d'échapper aux éventuelles poursuites judiciaires don't les effets pourraient contredire ses prétentions à modéliser sur lui le reste de l'humanité.

0.6 Réaction : les cris idéologiques

Les limites du raisonnement de l'auteur relèvent du faux « poncepilatisme ». Nul n'est sans savoir que ces actuelles méthodes, exprimées à travers les guerres, sont commanditées de l'Occident par l'entremise des classes politiques au pouvoir, souvent, attelée à ces aventures tragiques, à l'ombre du mandat du peuple. A partir d'ici réside la part de notre responsabilité liée à l'imbécilité dans la fracture qui sépare le peuple de ses aspirations dans la gestion du pouvoir. En autant que, même sans aller à l'université, les paysans sont conscients des origines de leur misère. La cécité de l'auteur s'illustre quand il ferme l'œil sur ces frustrations sur les noirs, pourtant elles sont dénoncées en Occident même comme matière déshonorante (L'auteur de l'Afrique noire est mal parti dit agronome de la faim avait sorti un volume aux temps de la première guerre du Golf persique intitulé: Cette guerre nous déshonore, à propos de l'indignation qu'a soulevée la première guerre du Golf. Je reprends dans ce sens, la critique d'une congressiste américaine adressée à Bill Clinton sur la tragédie des Grands lacs d'Afrique centrale. Cette critique exprime plutôt la dérive du prétendu leadership américain en Afrique, eu égard à la déflagration des épisodes guerriers qui ont brasillé toute l'Afrique au moment où l'Occident n'a plus de rival idéologique comme au temps de la guerre froide :

" Il faut souligner la dualité diplomatique en Ethiopie et en Erythrée

et l'ambivalence en Angola et en République Démocratique du Congo,

la destruction de la démocratie en Sierra Léone, et la rigidité ailleurs

sur le continent. Le résultat c'est un continent en flammes, et

la complicité des USA dans ses crimes contre l'humanité. En plus

votre refus (B.Clinton) d'intervention devant l'invasion de la République

Démocratique du Congo par vos alliés, l'Ouganda et le Rwanda,

a conduit à des crimes contre l'humanité commis par leurs troupes

en république Démocratique du Congo...Les atrocités subies

quotidiennement par toute la population de cette région

sont outrageuses et cautionnées par la mauvaise politique américaine

et l'indifférence du leadership des USA. Cette politique (...)

Nous a dévalorisés aux yeux des victimes et du monde... "

(Lire, J.M. Sindayigaya, Mondialisation:le nouvel esclavage d'Afrique. Paris,Hatier,

2002.pp.(64-5).

Dans la même optique, un cinéaste italien aurait-il raison d'affirmer que tant qu'il y aura des guerres, il y aurait espoir, allusion faite aux prébendes que tire l'Occident des conflits africains ? Ceux-ci représentent une ressource financière importante pour les instigateurs qui en tirent les ficelles en coulisse. Jusqu'à quand se sera-t-on réveillé ? Le malheur noir réside dans la hantise de sa propre élite à regarder les réalités de son continent sous la même optique que celle de déprédateurs de ses richesses.

6.0.D'autres contrastes corrélatifs

S'il faut absolument faire croire au monde qu'il revient à la seule la race blanche le rôle démiurgique en raison de sa maîtrise de vertus prométhéennes, je réagis en insistant sur certaines contradictions qui peuvent constituer un démenti formel de cette prétention. Mon but ne consiste pas non plus à étaler les mérites de ma culture, dans le but de me replier dans une espèce de cercle vicieusement de plaisir vague(qui nie pour nier), mais à ramener les pensées, comme dit plus haut, qui se dégagent du message de l'auteur américain à leur juste proportion. Du contrôle des médias à la déflagration de l'ignorance, le style de la modernité de l'Occident reste en cause au regard d'un questionnement lucide.

6.1. La castration des médias/presses

Les médias ou la presse, on ne le dira jamais assez, sont uniformisés au point d'ôter la saveur objective aux informations. Le retour de leur dépendance des griffes de la bourgeoisie a fait du libéralisme médiatique une décoration qualitativement insignifiante. Ils se déploient (contrôlés)sous les éclusiers idéologiquement coercitifs en sorte qu'ils ne pourraient prétendre s'affirmer comme neutre instance de diffusion informative. Font-ils l'écho du système qui voudrait triompher l'alignement aux idées du cercle de pouvoir où les riches célèbrent leur festin monopolaire ? Les cris se sont élevés en vue d'obtenir leur (des médias) déprise de leurs liaisons des oligarchies de ce monde, sans en réalité aboutir. Finalement, les informations sont sous le contrôle de plus riches, ainsi elles resteront entachées de couleurs idéologiques de la domination. Ira-t-on vers le triomphe du plus fort au point de faire de la démocratie un exercice protocolaire, encore elle, soumise au réglage des mastondontes ? Plaidoyer pour les médias des faibles contre les forts dont les incidences sont activement présentes par rapport à ce contrôle de l'information. Les craintes de ce coté, font que l'information orchestrée dans cette tendance ne soit un instrument de manipulation des masses, qui resteront bernées sans une alternative médiatique susceptible d'éclairer les opinions sur les mensonges que charrient les médias commandités par le pouvoir de l'argent.

6.2. L'ignorance consécutive

Comment échapper à l'ignorance, si déjà même les élites tombent au filet tendu à leur peuple, qu'elles passent pour des griots (chantres) du système par lequel les autres les enchaînent ! Ces élites n'enseignent-elles pas l'histoire qui chante les défaites de leurs peuples ? Cette ignorance reflète l'incapacité à poursuivre efficacement les cibles réelles dans un effort d'appropriation des sciences dans le but d'atteindre les finalités promotrices de cause noire. Autant dénoncer la pusillanimité des élites à dénoncer les mensonges et erreurs que charrient les théories des sentiers battus, aboutissant d'ailleurs à l'impasse. Le moment est venu de saluer les efforts des africanologues plus consciencieux de cette situation. Dans ce sens que ces critiques du mensuel Le Monde diplomatique aide à mettre en relief la fragilité de l'Occident :

" ...Et les scandales de Guantanamo, d'Abou Graib

La torture, le grignotage des libertés fondamentales

sapant la prétention des Etats-Unis, et parfois aussi de l'Europe

(ce duo que l'on appelle l'Occident) à définir seuls

les valeurs universelles - droits de la personne, démocratie,

libertés, etc.- à proclamer le Mal et le Bien, à décréter

quel régime est acceptable et quel régime ne l'est pas,

lequel est passible de sanctions, lequel ne l'est pas ".

Ne faudrait-il pas envisager de décoder les enjeux qui s'imposent pour un changement utile; s'il faille recourir aux préoccupations de J.Derrida, pour lesquelles seule la déconstruction(reconstruction)semblerait répondre à la dynamique de l'éventualité de la vie ? L'enjeu consiste, dans ce sens, à prendre en compte la totalisation interprétative sans préséance exclusive pour un tiers. Autant l'option pour une solution d'alternative radicale allant jusqu'à l'anarchie généralisée, au sens de N.Chomsky, pour ainsi rendre l'avenir moins impossible (radicalité).L'instinct de boucherie en vogue, ayant pris les couleurs civilisatrices, constitue plutôt un morne horizon sur les prétentions d'œuvrer pour la cause des valeurs humanisantes. Heureusement, une certaine conscience est entrain de naître dans l'intelligenstia noire. L'avenir africain ne serait pas sombre, si cette structure savait comptabiliser sommement ses faiblesses et ses réelles compétences de manière à tourner son regard de l'avant et y entrevoir un destin marveilleux. Elle saurait oeuvrer efficacement à réaliser celui-ci(destin),car cette déterminante volonté se déploiera à la fois, comme préalable et horizon. Après avoir, par le passé, juré d'adopter les manières rationelles de l'Occident comme seul vecteur de prospérité, certains esprits commencent à nuancer leur position, en y prenant quelque distance. Ka-Mana en parle avec enthousiasme:

 

créés pour être dominés.Non, parce que nous sommes une grande civilisation

Que Dieu nous a mis dans cette épreuve initiatique pour montrer qu'au bout

De la barbarie c'est nous qui avons raison, que l'humanité est solidaire, que

l'économie de l'humanité doit être solidaire, que la politique de l'humanité

doit l'ètre aussi; que la culture de l'humanité doit être une culture solidaire.

Ce sont les bases de notre civilisation. Il n'y a pas de raison qu'aujourd'hui

on soit fasciné par ceux qui nous ont vaincus. Mais fasciné par quoi ?

On est fasciné par la barbarie, par les armes de destruction massive, la force

qui détruit l'humanité»(Ka-Mana, Inteview obtenue par Vicréole, en 2007.

Telles affirmations concourrent à une issue heureuse quand on mesure les distances menagées par l'auteur autrefois, aveuglé par une emprise massive des épousailles d'une perception de la rationalité dont il plaidait la cause dans nos murs, en vue de garantir une certaine prospérité. N'est-ce pas qu'il était(un), de ces jeunes figures de proue, qui exhortait d'Afrique noire à assumer ses échecs en vue d'adopter radicalement cette faculté fascinante qu'est la rationalité. Il voyait en mal l'univers noir dominé par les choix met physiques(mysticistes)inaptes à transformer l'environnement qui l'entoure ainsi que la pesanteur familial. De quoi penser à l'expression psychanalytique qui traite du retour d'un défoulé. Ka-Mana invite à un genre d'états généraux, pour un nouveau cycle paradigmatique qui tropicalise les Lumières, en arrachant l'imaginaire africain,en pleine phase initiatique,aux serres qui le tiennent prisonnier.

6.3. L'avidité noire

L'Afrique sortit affaiblie de sa bataille contre la domination,s'il faut en croire le feu P.E.Mveng.Certaines antivaleurs manifestes ne sont pas spontanément générées dans la mentalité de son peuple. La condition négro-africaine est résumée dans sa célèbre expression de la paupérisation anthropologique qui est une expérience par laquelle l'Afrique perdit outre sa dignité d'être humain, ses valeurs culturelles et structures sociales au profit de celles que lui aura imposées le conquérant.Le modèle univoque(image)qu'on lui miroîte, reste celui du dominant. N'est-ce pas avant d'accéder au statut d'immatriculé qui marque l'adhésion à la classe d'évolués, en période colonial (un certain certificat d'humanité) disait mon oncle, les agents coloniaux venaient à l'improviste à domicile la nuit vérifier s'il ne faisait pas coucher les visiteurs au salon ! En effet, cette impression este partagée dans le portrait que se fait le congolais du sens de l'autorité depuis Léopold II à Mobutu,celui(portrait) gravé dans l'immaginaire de ce peuple sera celui d'un chef riche, peu importe, même si cette fortune est ramassée sur la misère de son peuple.Cette perception habitera l'imaginaire congolais, voire africain en général, celle qui estime que le pouvoir doive se dissocier du bon sens, car(il est) vecteur d'une brutalité indifférente au langage de la dignité des sujets.Les tentatives de restaurer le pouvoir sur les traces prenant en compte les aspirations du peuple se verront littéralement reprimées au profit d'une classe élitaire portée à reproduire les lignes frustrantes de la jungle coloniale. A l'indépendance,la première génération politique plus compétente, qui aurait redressé l'image du pays sur cet axe de valeurs humanisantes, s'est vu décimer par l'ancien colon au profit des bâtards sans scrupule, aux quels remontent la débâcle perpétuelle dont les indices persistent jusque de nos jours.Si déjà, dans la foulée de cet héritage d'antivaleurs, le capitalisme prêche les surproduction et surconsommation individualistes, comment percer les oreilles à ceux dont on fit croire que la seule refonte de valeurs communautaires (de solidarité) est salutaire ? Celle-ci n'explique-t-elle pas sa domination ultérieure sous l'effet de laquelle la culture de consensus, plus conciliant dans la gestion des classes sociales (votation),sera substantiellement bannie ; alors que le consensus avait maintenu notre peuple (africain) dans ses royautés et empires sans profonds clivages. Ainsi, l'arbre à Palabre s'est vu abattre au profit de l'Agora,celle-ci,cependant,moins tropicalisée, sera vite récupérée par les élites éclairées.Tandis que le consentement individuel de la démocratie libérale, que déclament même certains africains comme vecteur de progrès, aura conduit à l'égoïsme triomphaliste, dont l'avidité, sans en nier la portée vicieuse, n'en est qu'un avatar flagrant. R.Garaudy, un de sincères auteurs occidentaux, avait commencé la première page d'un de ses ouvrages par la sentence : L'Occident est un accident pour indiquer combien son peuple en est des plus parvenus que d'autres dans l'histoire. L'Afrique (sans l'idéaliser) savait créer une harmonie intercastique, sans jalousie entre ses membres, à travers les compensations reconnues aux ethnies ennemies pendant les pratiques seigneuriales(Nkumi). L'intention consistait à garantir la vitalité relationnelle par-delà les conflits guerriers apparents (Jean-Pierre Luhata, «OKALA et diversité artistique comme dynamique de la culture tetela. Mémoire historique d'un peuple» Inédit). Bref, l'Occident n'a pas le même regard sur la trajectoire de l'histoire que l'Afrique noire; on pourrait y lire un conflit de perception(anthropologique) sur la manière de questionner son passé, historique respectif. Si l'un, spécialiste dans l'écriture, combien ne serait-il pas tenté delibéremment de se débarasser de certains exploîts à l'actif de d'Afrique noire, aux fins d'imposer sa méprisante opinion(perception) confondue souvent avec la vérité ? Au sens de C.A.Diop, il requiert un combat acharné en théorie pour rétablir objectivement la vérité historique,sans présomption aucune !

6.4. L'unité de la destinée interchromatique

Avant d'entamer le propos de cette thématique, il me vient en tête une autre anecdote qui retrace un constat sur les caprices respectifs à chaque culture, allant dans le sens de ce que dit l'adage populaire : nul n'est content de son sort. Quand on vient la première fois en Occident, de ce qui relève des impressions de l'auteur de ces lignes, il y avait de la peine à imaginer qu'en Été, les blancs de toutes les générations passent leurs temps sous le soleil de plomb(ensoleillés) de manière à rendre l'épiderme un peu plus sombre. Que du courage que d'endurer un pareil sacrifice (pour le banal plaisir de se bronzer ! C'est devenu à la mode mieux une tradition que la plupart parcourent même de longues distances joindre des plages aux fins de réaliser ce rêve saisonnier. Faudrait-il y lire un complexe d'infériorité de la part de la race occidentale qui semble se complaire à paraître comme noire ?

Alors que d'autre part, combien des noirs dépensent de l'argent dans l'achat de produits susceptibles de modifier leur teint ? Combien résistent à la tentative de sourire(surtout les femmes) quand on lui adresse des compliments sur le brunissement de son épiderme ? Il faut noter un argument qui milite en faveur de la rencontre des cultures,il en indique les reliefs(l'insatisfaction) de chacune(culture) à prétendre à l'autosuffisance,pour souligner, ici, la nécessité qu'inspire l'emprunt de quelquechose dont dispose uniquement l'autre !

En réalité, s'il faut observer le secret de la puissance de l'Occident, on dirait que celui-ci tient sa puissance de sa légendaire solidarité quand il focalise sur un but rentable; mais sa culture aussi dialectise,quand elle émerge les clivages riches/pauvres, elle accuse certaines germes de la fragilité, malgré les tardives couvertures sociales qui ont suivi les bains de sang dans lesquels avait péri son peuple. L'auteur(américain) de ce message semble ignorer que les manifestations à l'occasion de G8, 12,OMC... ne sont pas de purs plaidoyers pour l'unique race noire, vouée à l'esclavage, elles expriment un autre destin entrain d'attendre l'Occident, celui qui devra subvenir avec la rupture des couvertures sociales. Ainsi l'Occident est-il entrain de rattraper la condition du Tiers-monde, car l'avenir menace de servitude tous les pauvres, y compris ceux de l'hémisphère nord ("Lettre ouverte du Groupe de théologie contextuelle québécoise aux chrétien-ne(s) à propos du Sommet des Amériques et Sommet des peuples" d'avril 2001 à Québec, ATTAC-Québec).

Donc, il serait mieux d'accentuer que l'on tendait vers l'unité de la condition sociale plutôt que vers la séparation des races. Si les révolutions du passé étaient l'œuvre des hommes face aux différents phénomènes d'injustice et de domination, il en serait de même pour le cas du noir dont la crise actuelle n'est que transitoire vers, soit la vie ou soit la mort. Mais, les recherches anthropologiques du P.E. Mveng, soutiennent que l'éthique noire, avait, de tout le temps, opté pour le triomphe de la vie, contre les différentes expressions de des forces de la mort...( du postulat de la préséance du triomphe de la vie contre les forces du mal). Ce principe interpelle à la lutte, sans démissionner par-delà les exhortations scripturaires(littéraires), car il lui revient une place prépondérante dans les activités initiatiques consacrées à l'école de la vie, dans des bosquets intiatiques.L'histoire dira un jour son mot, pas celle des forts et riches, mais cette histoire qui peindra la colère indomptable du peuple épris par le seul désir de vaincre ces forces de la mort qu'inflige la bêtise humaine. Une détermination sincère, prenant corps dans les initiatives non opportunistes, suffit à indiquer les reliefs de cette lecture réelle, mais à quelque égard, gratuite. L'avantage que présente tel langage pour le noir, consiste dans l'éveil de conscience face à son aspect idéologique qui voudrait qu'on ingurgite naïvement ces allégations de manière à engager une caution de foi. Ce qui servirait de complicité qui finit par croire à la raison de servitude qui prend racine dans la genèse biblique, justifiant que le noir descendait de Cham(Gn 9(18-25). La meilleure façon de maintenir en servitude l'homme est de lui faire croire à l'irréversibilité du sens de l'histoire, tel un aphorisme gratuit de l'incompatibilité entre la liberté avec la race noire d'un certain français du nom de J.Ferré. La bonne expression de servitude de l'homme s'exprime à travers la naïveté auto-asservissante qui croit que ces propos medisants()soient réellement vrais, bouclant ainsi la boucle, sans aucune perspective. Ne disait-on pas aux temps coloniaux que l'indépendance est un rêve de celui qui prétend faire passer un cheval au travers du trou d'une aiguille ? Je n'exalte pas la défaite dont je suis détracteur, loin de moi la consolation dans la misère de qui croit faire un peu comme ce qu'un penseur congolais (M.Mutunda) appelle l'aussitalisme (de l'adverbe aussi) acte de la présence velléitaire sans épuiser les tenants et les aboutissants de son adversaire. L'on doit avouer que le choc africain est de type particulier et il fut très violent, quand il est le seul peuple auquel l'on a nié les attributs de l'humanité. Malgré ce fléchissement, l'Afrique se ressaisira si une élite qui sache la défendre s'y engageait à corps perdu. Surtout si cette élite maîtrisait la portée inflexionnelle de la rationalité, la rapatriant de sa creuse oisiveté traduite par les travers fascinants que lui exerce les manières tragiques de l'Occident,elle serait en mesure d'éclater la destinée de son peuple au grand jour.

 

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1) E.Mveng, L'Afrique dans l'Eglise. Paroles d'un croyant.Paris, L'Harmattan, 1984

(2) Mohamed Ali, Il piu grande,

(3) Olivier Prete-Grenouilleau, Traite négrière

(4)J.Derrida, De la déconstruction

(4) N.Chomsky, Les dessous de la poliotique de l'Oncle Sam,

Montréal,Qc, Ecosociété, 1998(?);

(5) N.Chomsky, id.

(6) JM Ela, Les Innovations sociales.et la renaissance de l'Afrique noire, Paris(Les défis

du monde «d'en Bas». Paris. L'Harmattan, 1998.426p.

(7) I. Ramonet, «Les Tortures»,dans Le monde diplomatique, décembre 2005, P.1.;

(8) Spike Le, Malcom X(Film et documentaire),1994;

(9)Malcom X, Discours,

(10)Thierry Michel, Mobutu, le Roi du Zaire(Documentaire film),2000;

Décembre 2005

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commentaires

P
Bien Cher Frère Jean-Pierre Luhata<br /> <br /> Shalom!<br /> <br /> Merci beaucoup pour votre gentil courrier et pour votre analyse et commentaire, en réponse je désire vous partager à propos de cet évangile de Jésus-Christ(La bonne nouvelle) pour la Liberation et la Restauration de l'afrique noire que j' ai reçu par révélation à travers deux visions: le premier Aout 2002 à San Paolo(Brescia) en Italie et le dix Aout 2003 à Bruxelles(Belgique) en présence des témoins et connu de tous confirmé par: Actes 26:17-18 et Actes 9:15, ce que j'annonce n’est pas une doctrine au dessus des enseignements des apotres et prophètes, ni la doctrine de l'humanisme, ce n'est pas une forme de spiritualité mais c'est une puissance de Jésus-Christ pour le salut de quinconque croit, ce n'est pas étranger à la vie de ce monde que “Dieu a tant aimé” (Jn 3,16) et qu’il continue à aimer aujourd’hui. <br /> <br /> <br /> Vivre cet évangile ne fait pas de l'homme africain une espèce de superman, mais le rend pleinement homme(Mu-ntu: un etre spirituel celui qui vit comme Jésus-Christ a vecu, selon l'éthique et morale de Dieu), en effet c’est Dieu qui, en Jésus, révèle à l’homme son identité et sa vocation propre, quand j'annonce cet évangile, je propose aux africains de sortir de la pire ignorance de son esclavage spirituel par le christianisme organisé ou religion organisée et denomination qui est l'esprit de l'antichrist(contre la parole de Dieu), celle qui consiste à ne pas connaître le but de la vie, à ne pas savoir d’où on vient et où l’on va, quand j'évangélise, je donne l’occasion aux africains qui me voient et m'écoutent de s’ouvrir à de nouvelles perspectives qui ne s’arrêtent pas aux apparences mais conduisent au bonheur éternel, je permets ainsi à Jésus de réaliser une de ses “dernières volontés”: que “le monde reconnaisse que tu (Père) m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ” (Jn 17,23), alors je ne me lasserai pas de témoigner de Jésus-Christ.<br /> <br /> Moi aussi, j'ai frequenté l'université de Bari(1990-1991), j'étais inscrit en faculté de pharmacie malheureusement, je n'ai pas decroché un titre académique par volonté de Dieu, je vous informe également que j'ai de famille aussi en Belgique d'autant plus que la Belgique fut notre pays colonialiste, je suis congolais(Kinshasa).<br /> <br /> Le mot Shalom est une grande révélation pour moi, c'est l'un des attributs de Dieu qui me plait beaucoup, Dieu est Jéhovah Shalom, celui qui donne la paix qui surpasse toute intelligence humaine.<br /> <br /> <br /> Je suis très content que nos idées convergent sur un point important, celui de l'humanité de l'homme noir, et si sur quelque point nous avons une pensée différente, Dieu nous révélera ce qu'il en est, mais seulement au point où nous sommes parvenus entre autre: l'humanité de l'homme noir est un droit divin acquis et la justification du salut par la grace de Dieu, au moyen de la foi en Jésus-Christ.<br /> <br /> C'est sur ce que je vous prends congé et compte vous lire bientot.<br /> <br /> Puisse le Seigneur vous bénir richement.<br /> <br /> Frère Paul Emile Okoka(Congo RD)<br /> <br /> Ministère Prophétique Evangélisation Mondiale<br /> Proclamation Du Plein Evangile De Derniers Jours<br /> Via Marconi,21<br /> 25020San Paolo(Brescia)<br /> ITALIE/TEL: +39-339-1792321<br /> e-mail: okokaemile@yahoo.fr
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P
Bien Chers Compatriotes<br /> Et Frères Africains en Christ;<br /> <br /> Shalom!<br /> <br /> L'évangile de Jésus-Christ pour la Liberation et la Restauration de l'afrique que j' ai reçu par révélation à travers deux visions: le premier Aout 2002 à San Paolo(Brescia) en Italie et le dix Aout 2003 à Bruxelles(Belgique) en présence des témoins et connu de tous, ce que j'annonce n’est pas une doctrine au dessus des enseignements des apotres et prophètes, ni la doctrine de l'humanisme, ce n'est pas une forme de spiritualité mais c'est une puissance de Jésus-Christ pour le salut de quinconque croit, ce n'est pas étranger à la vie de ce monde que “Dieu a tant aimé” (Jn 3,16) et qu’il continue à aimer aujourd’hui. <br /> <br /> <br /> Vivre cet évangile ne fait pas de l'homme africain une espèce de superman, mais le rend pleinement homme(Mu-ntu: un etre spirituel celui qui vit comme Jésus-Christ a vecu, selon l'éthique et morale de Dieu), en effet c’est Dieu qui, en Jésus, révèle à l’homme son identité et sa vocation propre, quand j'annonce cet évangile, je propose aux africains de sortir de la pire ignorance de son esclavage spirituel par le christianisme organisé qui est l'esprit de l'antichrist(contre la parole de Dieu), celle qui consiste à ne pas connaître le but de la vie, à ne pas savoir d’où on vient et où l’on va, quand j'évangélise, je donne l’occasion aux africains qui me voient et m'écoutent de s’ouvrir à de nouvelles perspectives qui ne s’arrêtent pas aux apparences mais conduisent au bonheur éternel, je permets ainsi à Jésus de réaliser une de ses “dernières volontés”: que “le monde reconnaisse que tu (Père) m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ” (Jn 17,23), alors je ne me lasserai pas de témoigner de Jésus-Christ. <br /> <br /> <br /> <br /> Puisse le Seigneur vous bénir richement, et vous illuminer d'avantage. <br /> <br /> Bien à vous, fraternellemet en Jésus-Christ <br /> <br /> <br /> <br /> Frère Paul Emile Okoka(Congo RD) <br /> <br /> <br /> <br /> Ministère Prophétique Evangélisation Mondiale <br /> <br /> Proclamation Du Plein Evangile De Derniers Jours <br /> <br /> Via Marconi,21 <br /> <br /> 25020San Paolo(Brescia) <br /> <br /> ITALIE/TEL: +39-339-1792321
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J
<br /> <br /> Frère Emile OKOKA,<br />   Je conviens avec vous que les Africains resteront humains,mais le sens de leur libération ne devra nullement faire oublier l'aspect intégral qui milite pour ce salut suivant<br /> les variables temporaires du présent et de la fin des temps. D'aucuns estiment que pour répondre a cette fin,on doive joindre le Christ a K.Marx(je<br /> ne suis pas marxiste) en vue de porter attention et sur le salut historique et sur celui spirituel. Meme le Pape Benoit XVI,semble revenir sur la rigidité de ses positions<br /> d'autrefois,pour plaider en faveur du dialogue entre la Foi et la Politique(Son sermon a New-York,en Avril 2008).On voit qu'il revisite ses positions,quand on<br /> pense au combat acharné qu'il a livré a la Théologie de libération au point de contraindre a la démission un puissant théologien du nom de<br /> Leornado Boff, son ancien étudiant. Donc,nos efforts se rencontrent,mais je dois avouer ne pas lire souvent vos écrits,ne voulant pas me meler de débat d'ordre<br /> spirituel. Le plus important consiste a ce que l'on soit conscient,dans l'aujourd'hui,de la charte libératrice pour laquelle le Christ dut sa mission<br /> quand il déclare au début de celle-ci(sa mission):"L'Esprit d'Eloim/Yahwee est sur Moi, il M'a envoyé panser les coeurs meurtris,libérer les prisonniers,guérrir les malades...,annoncer aux<br /> pauvres une année de grace...". Sa mission est ainsi consiste a rendre effective de cette libératiorn de toutes les forces déployées comme vecteur<br /> de la mort,spirituelle,biologique,sociale, culturelle....<br />  Au reste, je vous salue, en me recommandant a vos fraternelles prières quotidiennes. <br />  Jean-Pierre Luhata. <br />  Hamilton(Canade) <br /> <br /> <br /> <br />